martes, noviembre 01, 2005

Alchime du verbe

Jean Arthur Rimbaud
À moi. L'histoire d'une de mes folies. Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie modernes. J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacements de races et de continents: je croyais à tous les enchantements. J'inventai la couleur des voyelles ! - A noir, E blanc, I rouge, O bleu,U vert. - Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens. Je réservais la traduction.Ce fut d'abord une étude. J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges.
ALQUIMIA DEL VERBO
A mí. La historia de una de mis locuras. Largo tiempo llevaba alardeando de tener todos los paisajes posibles y encontraba irrisorio las celebridades de la pintura y de la poesía moderna.Me gustaban las pinturas bobas, dinteles, decorados, telones de saltimbancos, emblemas, estampas populares; la literatura pasaba de moda, latín de iglesia, libros eróticos sin ortografía, novelas de nuestras abuelas, cuentos de hadas, libros infantiles, opera, estribillos tontos, ritmos ingeniosos.Soñaba con cruzadas, viajes de exploración cuya historia no tenemos, repúblicas sin historia, guerras de religión sofocada, revoluciones de costumbres, movimiento de razas y continentes: creía en todos los encantamientos.¡Inventé el color de las vocales! -A, negra; E, blanca; I, roja; O, azul; U, verde.- Ajusté la forma y el movimiento de cada consonante, inventé un verbo poético accecible, algún día, a los sentidos.Me reservo la traducción. Fue al principio un estudio. Escribía silencios, noches, acotaba lo inexpresable. Fijaba vértigos.
(Fragmento de la traducción de Marco Massoni-Oyarzún)

Poema del día

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